Grandeur et décadence.
Je vous préviens tout de suite, la fortune me guête.
Je vais bientôt passer du chômage au SMIC.
Autant dire que sur l'échelle de l'ascension sociale je me pose là.
Car oui, après des mois de cuites et de glandouille recherches acharnées, me voici de retour dans l'UMMT (l'univers merveilleux du monde du travail). Il était temps, le découragement me gagnait grandement. J'ai même pleuré devant Gossip Girl ce qui équivaut à 9.99/10 sur l'échelle de la dépression (le stade 10 consistant à écouter Radiohead en boucle je préfère pas en arriver là).
A cette occasion j'ai donc préparé un petit discours.
Intérieur nuit, projecteurs, souffle court et sanglots contenus, talons trop hauts et décolleté trop court (en gros un mix entre Sara Forestier et Leila Bekhti aux derniers Césars)(cette parenthèse vous était offerte par Voici).
"Tout d'abord je voudrais remercier Monsieur le président de la République de me permettre d'être embauchée à l'aide d'un contrat aidé au SMIC avec une qualification Bac +5. Pour cette politique motivante et ces critères totalement objectifs et non discriminants (nous y reviendrons) : un grand merci.
Je voudrais également remercier Pôle emploi qui m'a soutenue tout au long de cette épreuve qu'est le chômage grâce à ses propositions stimulantes (un boulot de secrétaire dans un service de nettoyage à domicile notamment) et ses petites astuces (le réseau, le réseau et...le réseau).
Je souhaiterais aussi remercier ma mission locale d'avoir mis à l'épreuve ma pugnacité en ne me proposant rien mais en refusant pendant presque 15 jours de signer ce contrat que j'avais trouvé et décroché moi même car "même s'il correspond parfaitement à votre profil, cela ne fait QUE 5 mois que vous êtes au chômage et même si vos indemnités arrivent à termes vous n'êtes pas dans une situation particulièrement difficile d'accès à l'emploi" ( parenthèse ici, pour avoir un contrat aidé il faut donc être en "situation particulièrement difficile d'accès à l'emploi" ce qui semble se traduire par : je dors dehors depuis 6 mois, je n'ai pas de famille, un enfant à charge et la petite vérole).
Enfin je voudrais remercier la collectivité qui va maintenant m'employer pour 1 an deux fois 6 mois et qui ne pouvait vraiment pas faire autrement que d'obtenir une subvention étatique pour embaucher une spécialiste afin de mettre en place un projet important sur la ville.
Spéciale dédicace enfin à mon père et sa confiance en moi ("Un SMIC après Bac + 5 t'aurais quand même pu trouver mieux").
J'en oublie sûrement et ils se reconnaîtront, Merci à tous, Vive la France, Vive le ministre de l'emploi, Vive la Crise! "
Quoi je crache dans la soupe?
M'en fous, pour fêter ça je suis partie en vacances avec l'argent de mon chômage.
Tu le sens l'assistanat Wauquiez?
Sans transition, je suis un peu chafouine ces derniers temps rapport au blog. Je ne peux que me réjouir du fait que le féminisme devienne un sujet à la mode et qu'on en parle (Merci DSK).
Par contre, on en parle pas toujours bien. Mais je me sens pas de toujours critiquer et je me demande s'il vaut mieux en parler mal ou pas du tout. (Jamais contente ces féministes).
Et moi ça me laisse perplexe ce nouveau féminisme mainstream qui se pose là, en défenseur de la bonne cause, main dans la main avec les hommes (qu'il ne faut surtout pas agresser avec de vilains mots tels que "oppresseurs", "dominants" ou "patriarcat" les pôôôvres) parce que "c'est tous ensemble qu'on fera changer les choses et évoluer les mentalités main dans la main ou cueillant des fleurs au pays des bisounours".
Et aussi parce que parfois, à être trop médiatique, un secrétariat d'Etat chez Sarko est vite arrivé...
A ce sujet (et honnêtement je n'ai pas d'avis sur la campagne "Osez le Clito!" d'OLF) mais cette affiche trouvée chez Zone Zerogène m'a bien faite rire...
Donc qui suis-je? Où vais-je? Dans quel état j'erre? (tsagada pouet pouet!),
Un des mes profs préférés (que j'aimais d'amour jusqu'à ce que j'apprenne qu'il faisait des avances à un de mes potes)(mais c'est une autre histoire) disait : "Tu fais bien ce que tu fais mais que fais-tu? ".
Ben là non seulement je suis pas sûre de le faire bien mais en plus je suis pas convaincue de mon utilité. Si c'est pour faire une revue de tous les sujets, articles et évènements féministes sans recul aucun c'est pas trop mon style. En même temps pondre un article tous les 15 jours pour raller sur quelque chose est-ce vraiment utile?
Car je découvre aussi des tonnes de blogs féministes. Des que j'aime bien (je viens de rajouter une fournée dans les liens d'ailleurs) d'autres que j'aime moins mais en tout cas je me pose donc cette question de l'utilité surtout sous cette forme très individuelle qu'est le blog. Parce qu'en ce moment plus que jamais peut être on aurait surtout besoin de collectif.
Ceci dit, après je lis encore des trucs comme l'interview de Catherine Millet qui certes est assez cool sur pas mal de points sauf quand elle explique que toutes ces histoires sur le viol c'est un peu too much et symptomatique d'une judiciarisation du sexe dans nos sociétés. Mouais.
Ou encore je passe 15 minutes dans le métro en face d'une petite de 5 ans habillée comme une poupée engoncée dans sa robe à fleurs, qui sait pas comment se caler pour être confort, et à qui sa mère choquée demande de se tenir comme une dame parce qu'on entre-aperçoit sa culotte. 5 ans et déjà soumise à la grande contradiction féminine "Sois belle mais pas pute".
Et dans ces moments là, je me dis qu'on est pas assez d'une centaine de blogueuses féministes.
Et aussi toujours dans le sujet "Ma vie Mon blog", je lance une vaste consultation auprès de mon lectorat (tout aussi vaste).
J'aimerais bien écrire des articles sur les voyages (comme j'aime bien voyager) je sais pas trop sous quelle forme encore mais un mélange entre expérience et conseils utiles sur un lieu précis. Donc voilà c'est assez flou mais qu'en pensez vous? En voulez vous? Les lirez vous?
a) Oh oui vas-y fais nous rêver
b) Perso j'men tape, j'ai atterri ici en tapant "Cristina Cordula lesbienne" ou "jeu de la moure et du pinisse" dans Google (véridique)
c) Ah sûrement pas. Je suis là pour entendre parler de genre et de féminisme et ça me suffit. D'ailleurs j'ai pas aimé ce post, ta vie je m'en tape.
d) Non j'ai pas les moyens de partir en vacances donc j'aime pas qu'on me nargue.
Sur ce, je vous laisse avec Jésus.